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Cy Twombly
Artiste
Cy Twombly (1928-2011) a mis au point un vocabulaire gestuel dans lequel chaque ligne, chaque couleur s’imprègne d’énergie, de spiritualité et de signification. Devenu une figure marquante au milieu des années 1950, après de nombreux voyages en Europe et en Afrique du Nord, il a produit des œuvres à la fois personnelles et mythologiques, permettant aux récits, au langage et aux visions intérieures de jaillir de ses notations intimes et abstraites.
Né en 1928, à Lexington, en Virginie, Twombly a étudié l’art à Boston et à New York, puis au Black Mountain College, en Caroline du Nord, au début des années 1950. Quoique contemporaine de celles de Robert Rauschenberg et de Jasper Johns, son œuvre s’éloigne rapidement des visées de l’abstraction américaine d’après-guerre. Si les courants dominants de l’époque, à l’instar du pop art, cherchent à abandonner pour de bon les récits historiques, Twombly, lui, s’oriente vers les traditions poétiques anciennes, classiques et modernes. À la fin des années 1950, il s’installe en Italie, où il crée des œuvres colorées et schématiques, telle l’Ode à Psyché (1960), qui contiennent des allusions érotiques et de fines plaisanteries tout en conservant une charge abstraite. Peu après, les couleurs grasses et vives de ces œuvres cèdent la place aux gris et aux bleus plus austères des toiles blackboard, dans lesquelles des gribouillis et de laconiques boucles blanches rappellent les effets poudreux de la craie sur un tableau noir. Au cours des décennies suivantes, Twombly travaille en des lieux variés – à Rome, notamment, à Lexington, et dans sa dernière demeure, à Gaète, en Italie. Les lieux, les paysages et les formes naturelles occupent une place de choix dans ses dessins, collages, photographies et aquarelles.
Pour Twombly, le poétique et le rationnel ne s’excluent pas l’un l’autre. Le collage, qui l’attire brièvement en 1959, et auquel il revient, de façon plus régulière, dès 1971, allie Twombly aux dadaïstes et à leurs descendants, comme Rauschenberg et Johns. Les informations visuelles de la vie quotidienne – cartes postales de voyage, reproductions de peintures, illustrations scientifiques, dessins personnels, etc. – font leur apparition dans son travail comme un moyen d’explorer le potentiel de la structure et du sens.
Dès l’université, Twombly photographie son quotidien. Il archive les paysages verdoyants de Virginie et les côtes italiennes, des détails en gros plan de sculptures et d’édifices anciens, des intérieurs d’atelier, et des natures mortes d’objets et de fleurs. Au début des années 1990, il utilise des photocopieuses spécialisées afin d’agrandir ses polaroïds sur du papier mat, ce qui donne lieu à de subtiles distorsions se rapprochant des qualités intemporelles de ses peintures et sculptures.
En 1995, la Cy Twombly Gallery ouvre ses portes en face de la Menil Collection, à Houston. Fruit d'une collaboration entre la Menil, la Dia Foundation et Twombly lui-même, la galerie accueille en permanence un certain nombre d’œuvres importantes réalisées entre 1953 et 2004. Parmi celles-ci, figure la série Analysis of the Rose as Sentimental Despair (De la rose comme désespoir sentimental) (1985), qui présente des formes florales dans des tons rouges, roses et violets foncés, accompagnées de citations de Rainer Maria Rilke, Rumi et Giacomo Leopardi. En 2010, Twombly est choisi pour l’installation d’une œuvre permanente au Louvre : un plafond peint pour la salle des Bronzes. Le Plafond s’étend sur plus de 350 mètres carrés et rend hommage aux plus grands sculpteurs helléniques, de Phidias à Praxitèle, chacun de leurs noms étant inscrit sur un immense ciel bleu peuplé de personnages flottants, cosmiques ou...
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