LUMA Arles sera fermé les lundis à partir du 2 novembre 2025.
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Le parc paysager
LUMA Arles a confié à l’architecte de paysage Bas Smets la création d’un parc paysager de 4 hectares, qui abrite 500 arbres et un large étang.
Un lieu de promenade et de loisirs
Le parc public de LUMA Arles, qui s’étend sur 4 hectares, est le plus grand de la ville d’Arles.
Il a été conçu en intégrant plus de 80 000 arbres, arbustes et plantes provenant des trois biotopes voisins : la Camargue, la Crau et les Alpilles.
Le parc paysager accueille également des œuvres et des sculptures créées par des artistes :
- OooOoO, un skate-park phosphorescent, conçu par l’artiste KOO JEONG A,
- Krauses Gekröse, une sculpture de 13 mètres de haut de l’artiste Franz West,
- Seven Sliding Doors Corridor (Outdoor Version), une installation de l’artiste Carsten Höller,
- MEMORY, un sol en mosaïque monumental, créé par l’artiste Kerstin Brätsch,
- Les sculptures Orientation Platforms, réalisées par l’artiste Liam Gillick,
- Membrane, une structure mécanique en forme de tour, conçue par l’artiste Philippe Parreno.

Depuis les airs, une partie du parc paysager dévoile des œuvres et installations d'artistes.
À gauche, les structures roses et vertes Orientation Platforms, signées par l’artiste Liam Gillick.
Sur la droite, en bordure de l’étang, l’œuvre Seven Sliding Doors Corridor (Outdoor Version) de Carsten Höller.
Photo : © Adrian Deweerdt
La transformation d’une friche industrielle en un parc paysager
Le défi était de taille : comment transformer une immense dalle de béton stérile en un parc verdoyant ?
Le site du Parc des Ateliers, où est installé LUMA Arles, était un terrain aride, presque désertique. Creusé dans la roche et abritant des vestiges de l'ancienne nécropole romaine des Alyscamps, Le Parc des Ateliers était recouvert d’une dalle artificielle bétonnée, sans connexion avec la terre, ce qui rendait toute vie impossible.
Ce lieu était à l'opposé d'un parc : un espace figé, où la nature ne pouvait pas se développer.
Créer un écosystème plutôt qu’un simple jardin
Pour chaque projet, Bas Smets commence par étudier le sol et le terrain. Il s’interroge sur l’évolution du paysage : comment il était dans le passé, et quel pourrait être le paysage caché sous celui qu’on voit aujourd’hui ?
Dans le cas du parc paysager de LUMA Arles, il cherche à comprendre les processus qui influenceront l’environnement : où le sable pourrait s’accumuler, quelles plantes pourraient se développer, ou encore où le mistral pourrait créer un étang.
En quelque sorte, pour créer le parc paysager, Bas Smets pratique ce qu’on pourrait appeler « l’archéologie du futur » : il anticipe l’évolution du site, en se projetant dans des horizons lointains, à 100, 1000 ou même 1 million d’années.

À l’été 2018, avant la métamorphose d'une partie du site en parc paysager, la dalle de béton recouvrant l’ancienne nécropole des Alyscamps dominait encore le paysage du Parc des Ateliers.
Photo : © Victor & Simon
De la nécropole romaine des Alyscamps au Parc des Ateliers
Au temps de la nécropole romaine
Dès la fin du Ier siècle av. J.-C. se construit à Arles le long de la voie Aurélienne la nécropole des Alyscamps.
Si elle n’accueille en premier lieu que des incinérations dans sa partie la plus ancienne, près des remparts, on constate au cours des siècles suivants une extension de la nécropole vers le sud-est, jusqu’à l’emplacement actuel de l’église Saint-Honorat, où fut inhumé au IIIᵉ siècle selon la tradition le martyr arlésien Genest. De très nombreux sarcophages en pierre, simples ou ouvragés, témoignent de l’histoire de ce cimetière païen puis chrétien resté en usage jusqu’au XVᵉ siècle.
La construction du Parc des Ateliers et son déclin en friche industrielle
Au milieu du XIXᵉ siècle est entamée à Arles la construction du Parc des Ateliers par la compagnie Paris-Lyon-Méditerranée (PLM) à l’emplacement d’une partie de la nécropole antique des Alyscamps.
Les travaux commencent en 1844 avec l’aplanissement à la dynamite de la parcelle à construire (de nombreux sarcophages en pierre sont excavés, ensevelis ou détruits à cette occasion). Toute la surface du site est ensuite recouverte par une dalle en béton afin de faciliter l’implantation des bâtiments et la circulation des locomotives.
La compagnie, principal employeur de la ville d’Arles jusqu'aux années 30, ferme en 1984 après le déclin lié aux évolutions technologiques. Après de nombreux incendies dans les années 1985 et 1986, le site devient une friche industrielle.

L'Église Saint-Honorat aujourd'hui, située au cœur de la nécropole antique des Alyscamps.
Photo : © Victor & Simon / Victor Picon
Un nouvel horizon pour le Parc des Ateliers
Le lancement de LUMA Arles et la construction du parc paysager
En 2013, Maja Hoffmann lance le projet de réaménagement du Parc des Ateliers pour y installer LUMA Arles, et sollicite Bas Smets pour la conception du parc paysager.
Démarrés en 2017, les travaux menés par Bas Smets et son équipe ont métamorphosé cette étendue de béton stérile.
Afin de ne pas endommager les nombreux vestiges archéologiques toujours présent dans le sous-sol, un sol fertile a été déposé sur le béton stérile, transformant l’horizontalité du site en une nouvelle topographie, comme s’il avait été sculpté par les vents hivernaux du mistral venu du nord-ouest.
Au fil du temps, ces vents forts créent un paysage semblable à celui d’une dune. Cette asymétrie fournit de l’ombre pendant les mois d’été, tout en offrant une protection contre les vents violents des mois d’hiver.

Premiers essais du parc paysager au Parc des Ateliers, à l'été 2017.
Sous la direction de l'architecte de paysage Bas Smets, cette phase expérimentale visait à tester la résistance des plantations — arbres, sols et végétaux — aux conditions climatiques arlésiennes.
Photo : © Victor & Simon / Victor Picon
Un parc inspiré par la Camargue, la Crau et les Alpilles
Bas Smets a tiré son inspiration des paysages uniques qui entourent Arles – la Camargue, la Crau et les Alpilles –, et a utilisé leurs différentes logiques et stratégies pour ramener la végétation sur le site.
Des arbres, des arbustes, des herbes et des couvre-sols ont été introduits à cette nouvelle topographie. Plus de cinq cents nouveaux arbres de différentes tailles et espèces ont ainsi été plantés au Parc des Ateliers. Il s’agit d’espèces issues de la région méditerranéenne, notamment des arbousiers (Arbutus unedo), des chênes verts (Quercus ilex), des érables de Montpellier (Acer monspessulanum) et des pins parasols (Pinus pinea).
Le parc devient ainsi un paysage hybride et compressé, comme une balade dans la région.
L’étang, un outil climatique pour le parc paysager
La croissance de la végétation du parc paysager est rendue possible par un système de circulation d’eau durable qui puise sa source dans le Canal de Craponne, construit entre la Durance et le Rhône au XVIᵉ siècle pour favoriser l’agriculture, et situé à proximité du parc.
Le large étang sert à la fois de réservoir d’eau pour l’irrigation et de dispositif de refroidissement pendant les chaudes journées d’été. L’étang, ainsi que la nouvelle topographie et sa végétation, produisent un microclimat, transformant efficacement le désert de béton en un parc public foisonnant.

Les Marais du Vigueirat, en Camargue
Photo : © Joana Luz / Victor Picon

L'étang du Parc des Ateliers
Photo : © Adrian Deweerdt
Informations et chiffres clés du parc paysager
Accueillant, vert, vivant : ce nouveau parc public est le fruit de plusieurs années de travaux portés par LUMA Arles et la collectivité.
Quelques repères chiffrés permettent de mieux comprendre l’ampleur du projet.
Prix et distinctions du parc paysager de LUMA Arles
En 2021, le parc paysager a été nominé dans la catégorie "Espaces publics et paysagers" de l’Équerre d’argent, un prix d’architecture.
En 2024, le parc paysager a reçu le Grand Prix du Jury 2024 lors des Victoires du Paysage, un événement organisé par Valhor, l’organisation interprofessionnelle dédiée à la valorisation des métiers et produits de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage.

Un visiteur à l'ombre d'un pin parasol (Pinus pinea).
Photo : © Adrian Deweerdt
En savoir plus sur Bas Smets, l'architecte de paysage
« Planter des arbres, c’est croire au futur »
Citation de Bas Smets, lors d'un entretien avec Maja Hoffmann, en 2021

Bas Smets dans le parc paysager, en 2021.
Photo : © Adrian Deweerdt
Bas Smets, né en 1975 en Belgique, est un architecte paysagiste dont le parcours multidisciplinaire a nourri son approche singulière de la création d’espaces urbains innovants et durables.
En 2007, il fonde son agence à Bruxelles et a depuis réalisé plus de 50 projets à l’international, parmi lesquels le Parc des Ateliers LUMA Arles à Arles, le Parc Tour et Taxis à Bruxelles, le Sunken Garden à Londres et l’aménagement du front de mer de Himarë en Albanie. En 2022, il remporte le prestigieux concours international pour le réaménagement de l’espace public autour de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Son travail se distingue par son concept de « paysages augmentés », une approche qui mobilise les processus naturels pour générer de nouveaux microclimats. Convaincu de l’importance de l’interdisciplinarité pour une conception inventive, il collabore régulièrement avec des artistes et des scientifiques.
En 2023, Smets est nommé professeur à la Graduate School of Design de la Harvard University, où il poursuit ses recherches sur la transformation des environnements urbains en écosystèmes capables d’atténuer les effets du changement climatique. Sa pratique visionnaire de l’architecture du paysage ouvre de nouvelles perspectives prometteuses pour l’adaptation résiliente des villes face aux défis de la crise climatique.