LUMA Arles sera fermé les lundis à partir du 2 novembre 2025.
Jour spectral et contes étranges
Ho Tzu Nyen est largement reconnu comme l’un des artistes les plus novateurs de ces vingt dernières années.
Ses œuvres évoquent et déploient un large éventail de sujets allant des mythes précoloniaux et coloniaux aux récits modernistes, en passant par la géopolitique et les représentations cinématographiques d’un présent à la fois hybride et instable. Ho crée des installations vidéo complexes et fascinantes qui sondent la réalité, l’histoire et la fiction ancrées dans la culture d’Asie du Sud-Est. Jour spectral et contes étranges présente cinq installations multimédias et immersives recouvrant vingt ans de création, ainsi qu’une nouvelle commande, Phantoms of Endless Day, qui s'inspirent d'un film inachevé ayant été reséquencé, reconstruit et narré par des procédés d’intelligence artificielle pour brandir le spectre des derniers jours de la Seconde Guerre mondiale dans son pays natal. S’y retrouvent des soldats japonais et britanniques et des guérilleros communistes, tous piégés dans une jungle aux côtés de créatures mystiques, dont un tigre-garou shamanique. Pièce maîtresse de l’exposition, cette nouvelle commande transforme les diverses recherches historiques de l’artiste en un conte féerique et onirique, à travers lequel découvrir son imaginaire historique et l'ensemble de ses récits visuels et sonores inédits.
Informations pratiques
Du 5 juillet 2025 au 11 janvier 2026
© Victor & Simon / Grégoire d'Ablon
© Victor & Simon / Grégoire d'Ablon
Entretien avec Ho Tzu Nyen
"Une grande partie de mon travail, c’est de comprendre le passé."
Dans cet entretien, l'artiste Ho Tzu Nyen parle de son travail centré sur le temps, l’histoire et la multiplicité des récits.
Il utilise des outils comme l’intelligence artificielle pour créer des installations où les récits ne sont jamais fixes, mais toujours en transformation. Son approche artistique interroge la manière dont on raconte l’histoire, en explorant différentes perspectives et versions possibles des événements.
La presse en parle
À Arles, Ho Tzu Nyen raconte toutes les histoires possibles de l’Asie du Sud-Est.
— Le Temps
Des vidéos sont projetées, sur 4 écrans géants qui se font face pour former un carré, et invite le spectateur à vivre une expérience singulière.
— La Provence
Ho Tzu Nyen
Né en 1976 à Singapour, où il vit et travaille.
Imprégnés de nombreuses références culturelles orientales et occidentales allant de l’histoire de l’art au théâtre et du cinéma à la musique en passant par la philosophie, les travaux de Ho Tzu Nyen mêlent récits mythiques et faits historiques afin de mobiliser différentes compréhensions de l’histoire, de son écriture et de sa transmission. Le thème central de son œuvre est une enquête de longue haleine sur la pluralité des identités culturelles en Asie du Sud-Est, une région si multiforme en termes de langues, de religions, de cultures et d’influences qu’il est impossible de la réduire à une simple zone géographique ou à une base historique fondamentale. Ce constat sur l’histoire de cette partie du monde se reflète dans ses œuvres, qui tissent différents régimes de connaissance, de récits et de représentations. De la recherche documentaire au fantastique, son travail associe des images d’archives à des animations et des films dans des installations souvent immersives et théâtrales.
Son travail a fait l’objet d’expositions personnelles au Hessel Museum of Art (2024), Art Sonje Center (2024), musée d’art contemporain de Tokyo (2024), musée d’art de Singapour (2023), Hammer Museum (2022), musée municipal d’Art de Toyota (2021), Crow Museum of Asian Art (2021), Yamaguchi Center for Arts and Media [YCAM](2021), Edith-Russ-Haus for Media Art (Oldenburg, 2019), Kunstverein in Hamburg (2018), Ming Contemporary Art Museum [McaM] (Shanghai, 2018), Asia Art Archive (2017), musée Guggenheim de Bilbao (2015), musée d’art Mori (2012) et à The Substation (Singapour, 2003). Il a représenté le pavillon singapourien à la 54e Biennale de Venise (2011).
Parmi les expositions collectives récentes, citons Shéhérazade la nuit, Palais de Tokyo, Paris (2022), Rubaiyat Qatar, Mathaf, Qatar (2022) ; Nation, Narration, Narcose : Collecting Entanglements and Embodied Histories, Hamburger Bahnhof - Museum für Gegenwart - Berlin (2021), la Triennale d’Aichi (2019), la 12e Biennale de Gwangju (2018), 2 or 3 Tigers, Maison des cultures du monde, Berlin (2017), la 10e Biennale de Shanghai (2014) et la 2e Biennale de Kochi-Muziris (2014). Ses œuvres théâtrales ont été présentées dans des festivals tels que TPAM (Yokohama, Japon, 2021, 2019, 2018) ; The Holland Festival (Amsterdam, 2020, 2018) ; le Festival de Vienne (2020, 2014) ; Theater der Welt (2010) et le Kunstenfestivaldesarts (2006, 2008, 2018). Ses films ont été montrés aux festivals de Berlin (2015), Sundance (2012), Cannes (2009) et Venise (2009). Avec l’artiste taïwanais Hsu Chia-wei, il a également coorganisé The Strangers from Beyond the Mountain and the Sea, 7e Biennale d’art asiatique, au musée national des beaux-arts de Taïwan. Parmi les festivals de cinéma qui ont présenté son travail, citons la 41e Quinzaine des cinéastes du Festival international du film de Cannes (France, 2009), le 66e Festival international du film de Venise (Italie, 2009), le 39e Festival international du film de Rotterdam (Pays-Bas, 2009), le 14e Festival international du film de Pusan (Corée du Sud, 2009), le 44e Festival international du film de Karlovy Vary, le 64e Festival international du film de Locarno (Suisse, 2011), le 42e Festival international du film de Rotterdam (Pays-Bas, 2012) et le festival du film de Sundance (États-Unis, 2012).
Ho Tzu Nyen a reçu une bourse du DAAD à Berlin (2014-2015) et le grand prix du Asia Pacific Breweries Foundation Signature Art Prize (2015).